La « camerounisation » de Bakassi fait chaque jour, un pas supplémentaire. Après l'ouverture de la route Mudemba - Akwa, le désenclavement de la presqu'île a franchi une nouvelle étape vendredi dernier, grâce à la signature d'un accord entre le gouvernement camerounais représenté par le ministère de la Communication, et l'Organisation des nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco), afin d'implanter dans les prochains jours un centre multimédia communautaire. La cérémonie, qui s'est déroulée également en présence de l'ambassadeur du Japon au Cameroun et du coordonnateur du système des nations unis pour le Cameroun, était la concrétisation d'une promesse du chef de l'Etat qui, lors de sa visite au Cameroun en janvier 2009, avait exposé cette doléance au directeur général de l'Unesco de l'époque, Koïchiro Matsura. Depuis lors, les équipes de l'Unesco et du gouvernement à travers le Mincom et le Minepat, ont effectué plusieurs descentes sur le terrain afin d'étudier la faisabilité du projet, recueillir les attentes des populations, discuter avec les autorités locales pour baliser le terrain. Au final, l'idée a reçu l'assentiment de la direction générale de l'Unesco et grâce à un fonds de dépôt du Japon, Bakassi disposera d'une radio et d'un télé centre communautaire.
Selon le représentant résident de l'Unesco, la gestion participative et l'appropriation locale du projet étant essentielles, un séminaire devra être organisé sur place dans les prochains jours ou semaines, afin d'accompagne le lancement du centre communautaire. Le Mincom Issa Tchiroma aura, pour sa part, insisté sur le bénéfice qu'en tireront les populations de Bakassi qui jusque-là, avaient le sentiment de vivre en dehors de la République du fait de cet enclavement. Bakassi n'était en effet jusque-là arrosée par aucune radio ou télévision nationale. Dans la foulée, le Mincom a annoncé que des mesures ont été prises pour que les signaux de la Crtv radio et télévision soient également captées dans la zone, via les relais de Mudemba et Ekondo Titi.
D'un coût global de 100 millions de F, le centre multimédia communautaire de Bakassi a été financé à plus de 80% par l'Unesco via le fonds de dépôt japonais, et par le gouvernement camerounais.