Un programme en cours dans diverses régions du pays a récemment été évalué par le MINRESI, l'IRAd et la coopération française. L'explication est un tantinet cahoteuse, mais la jeune femme se fait au moins comprendre. Hélène Missili, épouse Ondobo, est à la tête d'un groupe de GIC, et depuis un peu plus d'un an, l'association dont elle tient les rênes vit une expérience pionnière au Cameroun. Produire du manioc à moindre coût et plus de deux mois plus vite que d'habitude Nous sommes dans une « plantation école » du département de la Mefou-Akono, dans le village Nkolbibanda.
Ce n'est pas la porte d'à côté, mais la centaine de femmes et hommes qui forme cette organisation paysanne (OP) peut se vanter d'avoir, à défaut de trouver le moyen de vendre plus et mieux leurs produits champêtres, au moins de pouvoir produire plus. L'association qui ravitaille entièrement le poste de péage de Mbankomo en bâtons de manioc avec plus de 10 tonnes de ce produit par semaine et partiellement la ville de Yaoundé en manioc, est en effet en voie de passer à une vitesse supérieure.
Avec l'appui du Projet de renforcement des partenariats dans la recherche agronomique au Cameroun (REPARAC), mis sur pied au sein du ministère de la Recherche scientifique et de l'innovation (MINRESI) avec l'appui de la coopération française, elle est en effet la première à utiliser un mode de fertilisation des sols quasiment révolutionnaire au Cameroun, et qui permet d'avoir des récoltes de manioc et autres tubercules à grande échelle, et capable d'être étendu à d'autres produits tels que la banane plantain, la macabo, le piment, et bien d'autres cultures courantes dans les campagnes du Cameroun.
Le procédé, simple et assimilable de tous, a été récemment évalué au cours d'une descente sur le terrain du coordonnateur du REPARAC, Neree Onguene Awana et d'experts de l'Institut de Recherche agricole pour le développement (IRAD).
Il est simple. En guise d'engrais, disposer dans ses buttes de manioc des feuilles vertes de thithonia, encore connu sous l'appellation « Marguerite », avant d'y ensemencer ses plants Tout ce qu'il y a de pratique et de facile.