Un séminaire de restitution sur les droits fondamentaux de la femme au Cameroun s’est tenu à Douala vendredi dernier. En présence de Michèle Ebongue déléguée régionale de la Communication, de Patricia Bebe du Minprof et de M. Ndjock des Affaires sociales. Et en présence de nombre de juriste à l’instar de Régine Dooh Collins et de Cécile Ngog de la cour d’appel de Douala. Le seminaire était organisé à l’intention des chefs d’entreprises et autres leaders d’associations féminines. A en croire Esther Ngalle, la présidente de l’association camerounaise des femmes juristes (Acafej-Littoral), ce séminaire a pour objectif de favoriser l’équité et l’égalité entre les sexes dans la société et dans les différents milieux où les femmes et les hommes évoluent ensemble.
L’Acafej Littoral a retenu des thèmes pour l’édification des chefs d’entreprises et des personnalités de la société civile sur les droits fondamentaux de la personne en général et de la femme en particulier. Afin de renforcer les capacités des chefs d’entreprises notamment sur la protection des droits de la femme. D’autant plus que la démocratie, l’Etat de droit et la paix ne peuvent se faire sans le respect des droits fondamentaux. Il s’agit essentiellement des droits fondamentaux de la deuxième génération dont le droit au travail, à la couverture sociale, à l’éducation, le droit à la grève, au logement et à la liberté d’entreprendre. Dans l’optique de d’attirer l’attention sur les discriminations à l’égard des femmes, le harcèlement dans l’entreprise, l’égalité en matière d’accès à l’emploi, égalité en matière de salaires, d’avantages et d’indemnité, égalité en matière de sécurité sociale…
Ignorance
Par conséquent, les principaux instruments de protection et de promotion des droits de la femme sont principalement les textes adoptés par les instances nationales ou internationales pour pallier les discriminations dont les femmes sont l’objet. Outre la loi fondamentale (la constitution) qui prône l’égalité entre les êtres humains, les autres textes juridiques font la promotion des droits socio-économiques. A juste titre, le code du travail pose le principe de l’égalité et de l’accès de tous au marché du travail et à toutes les prestations sociales (retraite, allocations familiales, pension veuvage…) En plus, il existe des dispositions discriminatoires positives qui ont pour but de protéger la fonction de reproduction de la femme. Il s’agit de l’interdiction de licenciement pour cause de grossesse, droit au congé de maternité, droit au salaire pendant la période de congé et aux prestations en nature ; possibilité pour elle de rompre le contrat de travail pour cause de grossesse ou d’accouchement sans préavis et sans avoir à payer une indemnité à l’employeur. L’interdiction du travail de nuit…
Nombre d’intervenants ont constaté l’ignorance des droits fondamentaux des femmes par la gent féminine. En matière de harcèlement sexuel par exemple, les femmes préfèrent rester silencieuses au lieu de dénoncer. Et celles qui s’aventurent sur cette voie s’en trouvent licenciées pour d’autres motifs. Par ailleurs, le vide juridique sur la question rend la tâche difficile aux hommes de droit qui peuvent faire valoir les conventions internationales ratifiées par le Cameroun en la matière.
Le séminaire de l’Acafej est une prolongation de la célébration de la 24e journée internationale de la femme.