La signature de l’accord qui s’est déroulé vendredi 25 mai 2012 dans la localité de Songloulou, principal lieu de production d’énergie électrique au Cameroun, vise à promouvoir le développement économique et améliorer le climat social au sein des communautés riveraines du barrage hydroélectrique géré par l’opérateur AES Sonel. « La GIZ est consciente que les objectifs de développement durable ne peuvent être atteints de façon plus rapide et efficace qu’à travers une collaboration des différents acteurs de la société notamment du secteur privé, du public et même de la société civile », a fait savoir le représentant de l’agence d’exécution de la coopération allemande. Dans le cadre de l’accord, AES Sonel devra apporter le financement de 256 574 000 francs CFA. La GIZ elle, apportera l’expertise technique en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). L’objectif stratégique de ce partenariat est de parvenir au financement pour exécution, d’au moins deux micros projets, pour permettre aux communautés et leurs groupements d’intérêt économique de générer des revenus à travers la maîtrise de nouvelles technologies tout en développant leur aptitude entrepreneuriale et commerciale. Mais au préalable, il sera question d’effectuer une analyse détaillée de la situation économique, afin d’identifier les domaines d’intervention et leur faisabilité respective. « Notamment, les secteurs où le partenariat pourrait apporter une valeur ajoutée et les éventuels partenaires techniques pour la mise en œuvre », précise un communiqué de AES Sonel.
AES Sonel et la GIZ unissent leurs efforts pour venir en aide à des populations
Cette nouvelle initiative RSE de l’opérateur d’énergie au Cameroun, se situe dans lignée de beaucoup d’autres, entreprises jusqu’ici. Sur le volet sécurité des riverains, on peut citer en 2010 le début d’une campagne de sensibilisation de 2500 personnes dans les arrondissements de Massok et Pouma, à l’occasion de rencontres effectuées avec les communautés dans le cadre des négociations pour l’amélioration du climat social avec les riverains de la centrale hydroélectrique de Songloulou. Les sensibilisations se sont poursuivies en 2011 dans le cadre des rencontres du programme ELECTRO FOOT, et plus de 4.000 personnes ont été éduquées à cet effet dans l’arrondissement de Massok. Entre autres activités marquante de RSE, on peut relever la contribution du groupe depuis 1982, dans la lutte contre l’incidence de la simulie (mout-mout) qui est à l’origine de l’onchocercose, une maladie très présente dans la localité. Chaque année, plus de 200 millions de francs CFA sont en effet déployés par l’entreprise pour éliminer la simulie dans le bassin de la Sanaga et protéger les populations des arrondissements de Massok et Pouma vivant le long de ce fleuve. « Cette initiative citoyenne d’AES-SONEL permet également aux populations locales de vaquer désormais à leurs activités quotidiennes autrefois perturbées par les effets néfastes des mouts-mouts. Pour éviter la pollution de l’eau du fleuve et assurer davantage la protection des poissons utiles à l’alimentation et à l’activité économique des populations, une technologie innovante et plus efficace est utilisée. Celle-ci consiste à pulvériser des désinfectants liquides dans le fleuve en le traversant, au lieu de procéder par dépôts de masses de désinfectants lourds à plusieurs points du fleuve comme ça se faisait auparavant » précise-t-on du côté de l’opérateur. Si l’initiative de l’opérateur AES peut être saluée, en l’absence d’un véritable standard de RSE au Cameroun, il reste difficile d’apprécier le niveau d’implication du groupe dans ce domaine. La méconnaissance des standard nord-américain, zone d’origine du plus fort capital du groupe, ne permet pas aussi de dire si le groupe est dans la conformité. En terme d’impacts significatifs et au regard de la période depuis laquelle le concept RSE est appliqué par le groupe, les résultats restent très faibles. Peut-être l’expertise allemande aidera à faire bouger les lignes.