Malgré une numérisation progressive dans l'archivage, les programmes d'informatisation de l'état-civil sont à l'arrêt dans nombre de mairies.
A la commune d'arrondissement de Douala 1er, l'on s'en enorgueillit. La mairie est en effet celle où le processus d'informatisation de la production et de l'archivage des actes d'état-civil est le plus abouti, depuis son lancement en octobre 2000. Selon Mme Bikaï, chef du service de l'état-civil, l'opération a considérablement amélioré les performances en la matière ; délais d'établissement ou de recherche, reconstitution, lutte contre le faux, statistiques. « Nous avons gardé le même système, puisque nous constituons toujours des registres, avec des copies envoyées à la justice et le respect des autres dispositions de la loi. Simplement, nous l'avons amélioré puisque en plus du support papier, nous avons des sauvegardes en machines ou sur d'autres emplacements amovibles qui permettent de retrouver un acte avec juste le nom, le numéro où l'année d'établissement », indique-t-elle. L'élaboration des statistiques sur les nombres de naissances, décès ou mariages sur des périodes données n'en est que facilité, tout comme la conservation. L'installation du système, favorisé par une Ong française qui en a fourni le logiciel, a coûté autour des 20 millions de F, formation des utilisateurs comprise. Une somme globalement à la portée des communes d'arrondissement, tout au moins pour les grandes villes.
Pourtant, le processus d'informatisation des actes d'état-civil est bel et bien en berne dans la plupart des mairies. Lors de la première tentative au niveau national, un certain nombre d'arrondissements ont été choisis pour servir de sites pilotes à l'expérimentation. « A mon arrivée ici, j'ai entendu parler d'un tel projet. Mais je n'ai rien vu de tel se faire », confesse ainsi Simon Pierre Ediba, maire de la commune d'Obala. Selon des indiscrétions recueillies dans des mairies de la capitale, des instructions seraient venues de la hiérarchie pour demander de surseoir au processus. Au Minatd, aucune source n'a souhaité apporter de précisions sur la question. Toutefois, s'il y a un domaine où les mairies s'arriment de plus en plus, en attendant la réforme complète qui permettra d'informatiser tout le système, c'est l'archivage numérique. Notamment dans les villes de Yaoundé et Douala, où il facilite l'effort d'archivage, à la faveur du renforcement des parcs informatiques de ces communes.
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