31 décembre 2009
4
31
/12
/décembre
/2009
10:27
Cinquième producteur mondial de cacao après la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et l'Indonésie, avec une production de 205.032 tonnes déclarée en novembre 2009, le Cameroun vise une place plus confortable dans ce palmarès, selon les déclarations du ministère du Commerce et des organisations des acteurs du secteur dans ce pays de l'Afrique centrale.
« Sur le marché mondial, le cacao camerounais est réputé pour être un cacao d'appoint, grâce à sa belle couleur brique. Nous voulons en faire un produit essentiel dans la fabrication du chocolat », a déclaré jeudi dernier le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana à l'occasion de la première Journée nationale du cacao. .
Il a fait part d'une « stratégie de reconquête » de palmarès, portée par la devise : « Le cacao doit cesser d'être la seule affaire du planteur et de l'acheteur ». Comme quoi, c'est désormais une préoccupation nationale qui s'intègre dans le plan de développement national prévoyant de hisser le Cameroun au rang des pays émergents à l'horizon 2035.
PREMIER PRODUIT D'EXPORTATION HORS PETROLE
A l'origine issu des forêts tropicales d'Amérique centrale, le cacao a fait son apparition au Cameroun en 1887 par l'administration allemande qui, rappelle l'Office national du cacao et du café (ONCC), l'a développé selon la formule de la grande plantation.
Au lendemain de la deuxième Guerre mondial (1914-1918), sa culture s'est manifestée à une échelle importante dans deux foyers: les régions du Mont Cameroun (Sud-ouest du pays) et de Kribi (Sud).
Premier produit d'exportation hors pétrole, il représente maintenant environ 25% de la valeur totale des exportations du pays, mis à part l'or noir, d'après les statistiques officielles qui informent qu'il est cultivé dans 7 des 10 régions camerounaises, couvrant une superficie d'environ 400.000 hectares.
La filière fait intervenir 600.000 producteurs, contre « une population cacaoyère de 6 millions d'âmes », a indiqué jeudi à Yaoundé le directeur général de l'ONCC, Michael Ndoping, qui a par ailleurs dénombré « 8 millions de personnes vivant directement ou indirectement de l'économie cacaoyère » dans ce pays d'Afrique centrale.
Pays en voie de développement, le Cameroun a franchi en avril 2006 le point d'achèvement de l'initiative pays pauvres très endettés (PPTE) de la Banque mondiale. Il se distingue par un taux de croissance économique situé autour de 3% et un taux de pauvreté de 40% de la population estimée à plus de 18 millions d'habitants.
L'augmentation de la production cacaoyère figure parmi les objectifs fixés par le gouvernement pour améliorer cette croissance économique, afin de relever le faible pouvoir d'achat de la population grâce à une économie forte et durable.
Organisme sous tutelle du ministère de la Recherche scientifique et de l'Innovation, l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) met au point des espèces et des techniques de production concourant à atteindre cet objectif.
Spécifiquement, il oeuvre dans l'encadrement au travers de formations des producteurs. « Il y a énormément d'organisations paysannes qui ont adopté nos formations dans la transformation locale. Elles sont à peu près une trentaine », a affirmé à Xinhua le coordonnateur du programme cacao et café, le Dr. Luc Dibog.
Cet organisme, a-t-il informé, a récemment signé des partenariats avec quatre grandes organisations, parmi lesquelles la Confédération nationale des producteurs de cacao du Cameroun ( CONAPROCAM).
7 GRANDS BASSINS NATIONAUX DE PRODUCTION
Selon son président, René Zingui Fouda, c'est un regroupement d'environ 17.000 producteurs, issus de l'ensemble des 7 grands bassins nationaux de production du cacao : Centre, Est, Littoral, Nord-ouest, Ouest, Sud et Sud-ouest. Contre 12.000 à 13.000 à sa création en septembre 2002.
Ce mouvement qui rassemble 27 fédérations contre 17 il y a 7 ans a noué un partenariat avec un chocolatier de Besançon en France, « Le Criollo », auquel il fournit de la matière première pour la fabrication du chocolat.
Présent à l'exposition organisée à Yaoundé en marge de la Journée nationale du cacao avec des échantillons de produits, le promoteur du « Criollo », Claude Streit se vantait d'avoir lancé à l'Hexagone « un chocolat exclusivement fabriqué à partir de fèves camerounaises ».
« La qualité du sol influence la saveur des fèves. Au Cameroun, cette qualité est excellente et donne des arômes fruités (..) Mais pour gagner davantage le marché, les cultivateurs doivent réduire de 80% les produits phytosanitaires dans leurs cultures », a remarqué M. Streit.
Un organisme international, le Centre international d'agroforesterie (ICRAF) représenté au Cameroun a lui aussi conçu des techniques de production, le marcottage, le greffage et le bouturage, qui consistent à associer le cacaoyer avec des arbres non ligneux pour permettre la diversification des cultures.
« Par exemple, nous avons le safoutier, le bush mango (manguier sauvage), le bitter-kola, le jansang, l'allanblanckia, l'ébène et le moabi. Puisque le cacao a besoin de l'ombre, nous conseillons d'introduire ces arbres dans le cacaoyer », a expliqué à Xinhua un technicien de l'organisme, Modeste Ndzana.
Les cours du cacao sont comme ceux du pétrole. Ils fluctuent sans cesse. 700 francs CFA (environ 1,4 dollar US) il y a 3 ans, le prix d'achat du kilogramme de cacao est à l'heure actuelle de 1. 350 francs CFA (environ 2,7 dollars US) sur le marché local.
Mais le ministre du Commerce estime que c'est une mine d'or que les Camerounais gagneraient à exploiter. « Nous voulons montrer aux Camerounais qu'avec le cacao, le paysan peut vivre du fruit de son travail (..) En outre, nous voulons amener les jeunes à retrouver cette ruralité que nous perdons, à travailler la terre, pour y déterrer le trésor qui s'y cache : le cacao », a-t-il martelé.
« Sur le marché mondial, le cacao camerounais est réputé pour être un cacao d'appoint, grâce à sa belle couleur brique. Nous voulons en faire un produit essentiel dans la fabrication du chocolat », a déclaré jeudi dernier le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana à l'occasion de la première Journée nationale du cacao. .
Il a fait part d'une « stratégie de reconquête » de palmarès, portée par la devise : « Le cacao doit cesser d'être la seule affaire du planteur et de l'acheteur ». Comme quoi, c'est désormais une préoccupation nationale qui s'intègre dans le plan de développement national prévoyant de hisser le Cameroun au rang des pays émergents à l'horizon 2035.
PREMIER PRODUIT D'EXPORTATION HORS PETROLE
A l'origine issu des forêts tropicales d'Amérique centrale, le cacao a fait son apparition au Cameroun en 1887 par l'administration allemande qui, rappelle l'Office national du cacao et du café (ONCC), l'a développé selon la formule de la grande plantation.
Au lendemain de la deuxième Guerre mondial (1914-1918), sa culture s'est manifestée à une échelle importante dans deux foyers: les régions du Mont Cameroun (Sud-ouest du pays) et de Kribi (Sud).
Premier produit d'exportation hors pétrole, il représente maintenant environ 25% de la valeur totale des exportations du pays, mis à part l'or noir, d'après les statistiques officielles qui informent qu'il est cultivé dans 7 des 10 régions camerounaises, couvrant une superficie d'environ 400.000 hectares.
La filière fait intervenir 600.000 producteurs, contre « une population cacaoyère de 6 millions d'âmes », a indiqué jeudi à Yaoundé le directeur général de l'ONCC, Michael Ndoping, qui a par ailleurs dénombré « 8 millions de personnes vivant directement ou indirectement de l'économie cacaoyère » dans ce pays d'Afrique centrale.
Pays en voie de développement, le Cameroun a franchi en avril 2006 le point d'achèvement de l'initiative pays pauvres très endettés (PPTE) de la Banque mondiale. Il se distingue par un taux de croissance économique situé autour de 3% et un taux de pauvreté de 40% de la population estimée à plus de 18 millions d'habitants.
L'augmentation de la production cacaoyère figure parmi les objectifs fixés par le gouvernement pour améliorer cette croissance économique, afin de relever le faible pouvoir d'achat de la population grâce à une économie forte et durable.
Organisme sous tutelle du ministère de la Recherche scientifique et de l'Innovation, l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) met au point des espèces et des techniques de production concourant à atteindre cet objectif.
Spécifiquement, il oeuvre dans l'encadrement au travers de formations des producteurs. « Il y a énormément d'organisations paysannes qui ont adopté nos formations dans la transformation locale. Elles sont à peu près une trentaine », a affirmé à Xinhua le coordonnateur du programme cacao et café, le Dr. Luc Dibog.
Cet organisme, a-t-il informé, a récemment signé des partenariats avec quatre grandes organisations, parmi lesquelles la Confédération nationale des producteurs de cacao du Cameroun ( CONAPROCAM).
7 GRANDS BASSINS NATIONAUX DE PRODUCTION
Selon son président, René Zingui Fouda, c'est un regroupement d'environ 17.000 producteurs, issus de l'ensemble des 7 grands bassins nationaux de production du cacao : Centre, Est, Littoral, Nord-ouest, Ouest, Sud et Sud-ouest. Contre 12.000 à 13.000 à sa création en septembre 2002.
Ce mouvement qui rassemble 27 fédérations contre 17 il y a 7 ans a noué un partenariat avec un chocolatier de Besançon en France, « Le Criollo », auquel il fournit de la matière première pour la fabrication du chocolat.
Présent à l'exposition organisée à Yaoundé en marge de la Journée nationale du cacao avec des échantillons de produits, le promoteur du « Criollo », Claude Streit se vantait d'avoir lancé à l'Hexagone « un chocolat exclusivement fabriqué à partir de fèves camerounaises ».
« La qualité du sol influence la saveur des fèves. Au Cameroun, cette qualité est excellente et donne des arômes fruités (..) Mais pour gagner davantage le marché, les cultivateurs doivent réduire de 80% les produits phytosanitaires dans leurs cultures », a remarqué M. Streit.
Un organisme international, le Centre international d'agroforesterie (ICRAF) représenté au Cameroun a lui aussi conçu des techniques de production, le marcottage, le greffage et le bouturage, qui consistent à associer le cacaoyer avec des arbres non ligneux pour permettre la diversification des cultures.
« Par exemple, nous avons le safoutier, le bush mango (manguier sauvage), le bitter-kola, le jansang, l'allanblanckia, l'ébène et le moabi. Puisque le cacao a besoin de l'ombre, nous conseillons d'introduire ces arbres dans le cacaoyer », a expliqué à Xinhua un technicien de l'organisme, Modeste Ndzana.
Les cours du cacao sont comme ceux du pétrole. Ils fluctuent sans cesse. 700 francs CFA (environ 1,4 dollar US) il y a 3 ans, le prix d'achat du kilogramme de cacao est à l'heure actuelle de 1. 350 francs CFA (environ 2,7 dollars US) sur le marché local.
Mais le ministre du Commerce estime que c'est une mine d'or que les Camerounais gagneraient à exploiter. « Nous voulons montrer aux Camerounais qu'avec le cacao, le paysan peut vivre du fruit de son travail (..) En outre, nous voulons amener les jeunes à retrouver cette ruralité que nous perdons, à travailler la terre, pour y déterrer le trésor qui s'y cache : le cacao », a-t-il martelé.
Publié par Raphaël Mvogo
-
dans
ACTUALITE SUR LES TIC ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE
commenter cet article …
commenter cet article …