Le lancement du projet de plaidoyer pour un meilleur accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement au Cameroun a eu lieu à Bafoussam le 22 octobre 2009. Une initiative de l’Ong Action pour un développement équitable, intégré et durable (Adeid), basé à Bafoussam. Elle a bénéficié de l’appui du programme d’appui à la structuration des organisations de la société civile du Cameroun (Pasoc). L’événement a connu la participation des organisations de la société civile, des responsables des collectivités territoriales décentralisées, des services d’eau et d’assainissement, des leaders communautaires, des exploitants des ouvrages d’eau et d’assainissement. Selon le promoteur de l’Ong, Michel Takam, la rencontre vise à sensibiliser le public et les décideurs sur la problématique de l’accès des populations vulnérables à l’eau potable et à l’assainissement.
A l’en croire, le taux d’accès des populations à l’eau potable au Cameroun n’est que de 23% en zone urbaine et de 10% en zone rurale. Ceci est à l’origine des maladies hydriques telles que le choléra et la typhoïde observés la plupart de temps dans les formations sanitaires. Pour lui, les autorités locales, les ministères de l’Agriculture et du développement rural, de l’Eau et de l’énergie, de la Santé, les mairies, les partenaires au développement, la société civile, doivent mettre sur pied une synergie d’actions pour l’accès des populations à l’eau potable. « C’est aussi l’affaire des législateurs qui doivent voter des lois pour la protection des écosystèmes forestiers des bassins versants et bas-fonds aux forêts raphiales, véritables réservoirs d’eau qui alimentent la nappe phréatique mais qui sont la chasse gardée des agriculteurs. La région des monts Bamboutos nécessite un reboisement : l’écologie des montagnes est riche mais fragile ; actuellement, les paysans détruisent le couvert végétal en décapant le sol pour produire les pommes de terre et les cultures maraîchères. On y plante des écalyptus qui sucent la nappe phréatique. Il n’y a plus d’infiltration mais une gigantesque érosion pluviale et éolienne. L’eau tarit en aval. C’est pourquoi la ville de Mbouda a connu une grande sécheresse en 2008. En fait nous faisons une action de lobbying. L’accès à l’eau potable est une affaire de tous ».
Aux dires de Amos Téné, hydrochimiste, à l’Ouest, l’accès à l’eau potable est assez réduit quand on voit la proportion des populations qui a accès à cette denrée à partir des branchements au réseau Camwater. Ce qui suppose que les eaux polluées sont souvent utilisées. Elles seraient les conséquences des produits de latrines qui contaminent les eaux souterraines qui alimentent les puits et le drainage des déchets industriels. A Bafoussam, des entreprises (savonneries) situées en amont de certains quartiers laissent leurs effluents en contact avec les eaux utilisées par les populations en aval. « Nous pensons que pour remédier à tout cela, les populations doivent construire les toilettes améliorées loin des puits. Elles doivent s’organiser pour inciter les opérateurs économiques et l’administration à respecter la loi. C’est-à-dire réduire le degré de tolérance administrative. La loi sur les modalités de protection environnementale fixait au 22 février 2008 la date butoir. Aujourd’hui, les entreprises doivent déjà avoir réalisé leurs audits et un plan d’assainissement environnemental clair qu’ils exécutent », dit-il.commenter cet article …