La politique du Cameroun en matière de promotion des Tic manque de visibilité.
On entend beaucoup parler de la promotion du " point cm " ces derniers temps. L'Antic en a fait son cheval de bataille, fort des missions qui lui ont été assignées lors de sa création. Il faut dire qu'avant l'entrée en scène de l'Antic, c'était pratiquement la pagaille sur l'espace "point cm", à savoir le nom de domaine pays qui confère au Cameroun une visibilité sur internet. Car, pour dire les choses telle qu'elles sont, le "point cm" est peu visible sur Internet. Jusqu'à une époque récente, il apparaissait tantôt sous la forme de no man's land, tantôt sous forme de résultat de recherche falsifié servant de base à des trafics divers aux mains des typo squatters et autres cybersquatters. L'image du Cameroun s'en trouve profondément écornée suscitant moult interrogations.
Pourquoi le "point cm", nom de domaine de niveau supérieur sur lequel le Cameroun exerce pourtant sa souveraineté est-il si malmené sur Internet ? Qu'est-ce qui peut justifier le peu de visibilité sont il jouit sur le web ? Sans doute le résultat de la désinvolture avec laquelle le Cameroun tente depuis l'avènement de l'internet de gérer sa présence sur le web. Entre velléités et manque de cadre réglementaire, il fallait se frayer un chemin que les internautes ont vite trouvé, sans qu'aucune politique véritable ne vienne jamais encadrer cette démarche. Divers acteurs ont tour a tour joué un rôle dans les secteurs de l'informatique et des télécommunications sans que jamais le leadership ne soit clairement conféré à quelque organisme que ce soit. Ainsi, l'Antic a hérité aussi bien du patrimoine du Cenadi que de celui du Minpostel et bien entendu de Camnet, puis Camtel sans véritablement apporter la révolution attendue. Résultat des courses ? En matière de politique des Tic, le Cameroun se cherche encore...
Le flou qui a longtemps persisté autour de la gestion du "point cm" sur la toile, de même que le manque de visibilité de ce nom de domaine sont simplement symptomatiques de la vacuité qui caractérisent le discours officiel sur la promotion des technologies de l'information et de la communication. L'un des indicateurs pertinents de ce manque de vision stratégique globale étant la trop grande diversité des noms de domaines sur lesquels sont publiés les sites web gouvernementaux. Pas de vision cohérente, pas de charte graphique uniforme, et surtout une trop grande présence de noms de domaines génériques en lieu et place du "point cm".
Le nom de domaine en "point cm" confère une identité référentielle unique qui marque de façon tout aussi particulière la présence du Cameroun sur la toile. Longtemps inaccessible (faite de registrar connu) le "point cm" est revenu au devant de la scène avec le lancement des activités de l'Antic, avec toutefois un mode opératoire qui ne manque pas de faire sourire les habitués de l'internet. Alors qu'il est désormais possible d'obtenir un nom de domaine générique (ex : ".biz") à moins de 20.000 Fcfa, l'Antic propose l'enregistrement du "point cm" à… 60.000 Fcfa. Cherchez l'erreur !
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