Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sont aujourd’hui un instrument incontournable dans la perspective du développement des populations à la base. Plus qu’un phénomène de mode quasi planétaire, il est difficile d’y échapper. Et arrimer le Cameroun à la société mondiale de l’information et des savoirs en émergence est devenu, une priorité nationale et un enjeu majeur aussi pour le développement économique que pour l’émancipation intellectuelle des populations. En tout cas, les pouvoirs publics camerounais en ont pris conscience et entendent bien utiliser les Technologies de l’information et de la communication, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de la promotion du développement. Il est question de faire entrer le pays dans l’ère du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Il est impensable d’assurer l’ouverture, la compétitivité et l’attractivité du Cameroun dans le monde sans une réelle appropriation d’internet et des autres TIC. Il en va de même pour les télécommunications qui connaissent un grand boom un peu partout dans le monde avec l’expansion de la téléphonie mobile principalement et des évolutions technologiques. De façon visible, le Cameroun semble avoir pris le train de l’évolution technologique et essaie tant bien que mal de suivre la cadence. Internet est une réalité au Cameroun. Les autres TIC aussi. Par ailleurs, dans le secteur des télécommunications, il y a également des acquis. Aujourd’hui, la fibre optique est une réalité au Cameroun. Et son émergence est d’un apport incommensurable dans l’évolution des TIC. Dans le même ordre d’idées, la téléphonie mobile est sans cesse en expansion et les services offerts par ce secteur s’améliorent davantage en suivant notamment les évolutions technologiques. Car, il faut dire que le secteur des TIC est en perpétuelle mutation. Et de façon concrète, ce sont les modes de vie des populations, leur confort, les capacités de production des entreprises, la célérité des administrations qui ont fait un saut qualitatif grâce aux TIC. On ne se lasse dès lors pas d’en vanter les mérites. Mais le Cameroun est-il vraiment dans le vrai dans ce domaine ? Des doutes sont permis. En effet, malgré sa stabilité politique, son potentiel économique, la qualité de ses ressources humaines, son potentiel infrastructurel etc, le Cameroun est encore un pays où la pénétration et l’utilisation des TIC est des plus modestes. Les chiffres sont éloquents à ce sujet. Ainsi, d’après les résultats d’une enquête nationale (Scan ICT) menée au cours de l’année 2006 par le ministère des Postes et Télécommunications et des partenaires au développement, seulement 30% du territoire camerounais est couvert par les services de téléphonie. On y enregistre une télé densité fixe de 0,7% et mobile de 15% en 2005. 7% des institutions et entreprises sont équipées d’un ordinateur. Moins de 27% des administrations sont connectées à Internet et enfin moins de 2% (0,16%) de la population camerounaise utilise Internet. En 2009, ces chiffres n’ont pas évolué de manière significative. Le domaine est donc encore en friches. Toutefois, il y a bon espoir que les choses s’accélèrent. La volonté est clairement affichée de toutes parts de prendre le train de la modernité. Ainsi, il existe une réelle volonté politique pour que le Cameroun ne reste pas à la traîne. Les secteurs TIC et des télécommunications sont particulièrement « encadrés » par l’Etat. Il est ainsi responsable de l’ensemble du processus de mise en œuvre et de contrôle. Il est aidé en cela par des structures comme l’Agence nationale des Technologies de l’information et de la communication (ANTIC) a laquelle est dévolue la mission de promouvoir et de suivre l’action gouvernementale dans le domaine des TIC. Pour sa part, l’Agence de régulation des télécommunications (ART) est l’institution publique chargée de la régulation, du contrôle et du suivi des activités du secteur des télécommunications au Cameroun. Sur un plan plus fonctionnel, les TIC rencontrent une grande adhésion auprès des populations et des entreprises. Le secteur a par exemple contribué à l’émergence de nouveaux métiers. Et dans le domaine de la formation, les cursus sont de plus en plus pointus. Par-dessus tout, le secteur des TIC et des télécommunications est un champ économique très fertile. Les activités de la téléphonie par exemple sont en nette croissance et les investissements et les dividendes y sont importants. Du reste, en ce moment, c’est l’un des secteurs les plus prospères en Afrique et particulièrement au Cameroun. Mais il faut rester vigilant et continuer à combler le fossé numérique ce qui est loin d’être un acquis. Affaire à suivre de près… |