Kinshasa — Selon le journal coréen The Korea Times, une importante découverte a été faite au Cameroun. En effet, le Cameroun disposerait en son sous-sol, précisément dans les régions proches de Mobilong et Limokoali, dans l'est du Cameroun, de réserves exceptionnelles de diamants. On évalue leur quantité à 736 millions de carats, soit l'équivalent de cinq fois la production mondiale annuelle de diamants.
Découverts par M. Kim Won-Sa, un géologue coréen et professeur à l'université de Chungnam, ces réserves ont attiré, aussi rapidement que discrètement, l'un des plus gros joueurs de l'industrie diamantifère, la C&K Mining.
Cette société qui a financé les recherches du géologue coréen, a obtenu son retour sur investissement, puisqu'au début de l'année, la découverte a été faite. C&K Mining comptait entreprendre l'exploration dès 2009. La question qui se pose est de savoir à quelle hauteur, l'Etat camerounais s'est engagé dans le projet d'exploration et d'exploitation.
Toujours selon The Korea Times, il apparait que M. Kim Won-Sa, mandaté par la société C&K Mining, prévoyait de rencontrer le Président Paul Biya dès le mois de juin 2008 pour discuter de la promotion du développement de ces mines de diamants et de discuter des moyens d'améliorer les échanges et la coopération entre les deux pays. À cette fin, une session d'information s'est tenue à Séoul, en présence d'environ 200 experts, fonctionnaires et hommes d'affaires. Le ministre camerounais de l'Industrie, des Mines et du Développement technologique M. Badel Ndanga Ndinga, accompagné de son épouse Marie-Gisèle, était également présent avec une délégation pour représenter la partie camerounaise.
À cette réunion, M. Ndanga Ndinga a émis l'espoir que le développement de ces mines de diamants facilite les efforts de réduction de la pauvreté au Cameroun, tout en favorisant les échanges économiques entre la Corée et le Cameroun. «À bras ouverts nous souhaitons la bienvenue aux compagnies coréennes désirant investir au Cameroun» a dit le ministre de l'Industrie et des Mines. Selon lui, les compagnies coréennes avaient beaucoup de possibilités d'affaires car le Cameroun regorge de ressources naturelles comme le pétrole, le gaz naturel, l'acier, l'uranium, le bois, et aussi comme on venait de le découvrir, d'importantes quantités de diamants.
À l'observation des précédents survenus dans cette région, à savoir pillages des ressources naturelles, opacité des accords, etc pour d'autres produits miniers ou ressources naturelles (bois, fer, uranium, ) on peut se demander si cela profite aux populations environnantes. M. Ki Won-Sa a affirmé qu'avec une production à plein rendement, les réserves de Mobilong et Limokoali pourraient fournir 6 000 000 carats par an et générer 4.000 nouveaux emplois au Cameroun. On peut aussi s'interroger sur les conséquences qu'une telle découverte peut entraîner à long terme dans cette région quand on sait à quel point le trafic de diamants est source de conflits et de déstabilisations partout où il existe des réserves.
Depuis 2008, date de cette découverte de dépôts de diamants, aucune information sur les termes du contrat qui lie C&K Mining et l'Etat camerounais n'a été rendue publique. Est-ce une concession qui a été accordé aux coréens ? Pour combien de temps ? Quelles retombées pour le Cameroun ? Pour les populations de l'Est ? Motus et bouche cousue, particulièrement du côté du Ministère de l'industrie et des Mines.
La partie coréenne qui a remis un rapport d'exploration au gouvernement camerounais deux mois après la découverte, soit en mars 2008, n'a toujours pas obtenu la réponse du gouvernement camerounais.
Camer.be/LP